Мученичество ХХ века

Messager des volontaires russes, partisans et résistants en France

« Qu’on rende justice a notre souvenir après la guerre, cela suffit… »
Boris Vildé

Premier numéro daté de juin 1946 (47 pages), deuxième en février 1947 (64 pages). Deux seuls numéros parus. Porte la mention : « Pour toute question concernant la rédaction prière d’écrire à M. Boulatzel, 38, rue Saint Lambert. Paris (15). Dépôt de l’édition : Maison du Livre Etranger – 9, rue de l’Eperon, Paris (6°) Tél Danton 10-60. »

Le premier numéro comporte un texte de de F. Pianov, ex prisonnier n° 39528 au camp de Buchenwald consacré au père Dimitri Klepinine. Il contient également un témoignage d’Igor Krivochéine, ainsi qu’un texte en mémoire de Paul Zisserman.

Igor Krivochéine, médaillé de la Résistance, fut interné dans les camps de Dachau et de Buchenwald, il fut expulsé de France en 1947 pour ses activités politiques et retourna en URSS, il fut arrêté dès son arrivée là-bas et condamné à 10 ans de camp pour «collaboration avec la bourgeoisie internationale».

Au sommaire du 2ème numéro, un article en mémoire de Boris Vildé et Anatole Levitsky du Réseau du Musée de l’Homme (Comité National de Salut Public) à Paris et de la typographie clandestine.Boris Vildé rédige la première page du journal « Résistance » dès juin 1940. Il est arrêté par la gestapo le 26 mars 1941 place Pigalle à Paris. Il est fusillé le 23 février 1942 au Mont Valérien.

Un dossier est consacré aux femmes russes dans la Résistance française, Vicki Obolensky (Véra Apollonovna Makarova) guillotinée le 4 août 1944 à Berlin, Mère Marie Skobtsov, Sarah Knut, Tamara Alekseevna Volkonskaia. Vicky Obolenskaia n’a pas de tombe, une plaque lui rend hommage au cimetière russe de Sainte Geneviève des Bois près de Paris.

Mère Marie Skobtsov

En 1935, mère Marie, poétesse et artiste devenue moniale, avait fondé, au 77 de la rue de Lourmel, dans le 15e arrondissement de Paris, un centre d’accueil et un foyer pour les sans-abri, donnant ainsi toute sa dimension spirituelle à l’action sociale et prônant le développement d’un «monachisme dans la cité, dans le désert des coeurs humains». Aidée par un groupe de laïcs, membres de l’association «L’Action orthodoxe» qu’elle avait créée, elle était au service des chômeurs et des clochards, organisant une cantine, des ateliers, un bureau d’aide sociale. Le père Dimitri Klépinine, jeune prêtre parisien, diplômé de l’Institut Saint-Serge, marié et père de deux enfants, fut chargé, à partir de 1939, de la paroisse dédiée à la Protection-de-la-Mère-de-Dieu, qui avait été ouverte auprès du foyer. Durant l’occupation, de nombreux juifs persécutés y furent accueillis et cachés. En 1942, lors de la rafle du Vél’ d’hiv’, mère Marie réussit à pénétrer à l’intérieur de l’édifice et à sauver la vie de quelques enfants.

Le 8 février 1943, une perquisition eut lieu dans les locaux de la rue de Lourmel. En l’absence des dirigeants de l’association, le fils de mère Marie, Georges, âgé d’une vingtaine d’années, fut emmené en otage par la Gestapo. Le 9 février, soit un an jour pour jour avant sa mort, le père Dimitri Klépinine célébrait une dernière liturgie eucharistique dans la chapelle du foyer avant de se rendre à la convocation de la Gestapo. Le lendemain, mère Marie, venue obtenir la libération de son fils, était, elle aussi, arrêtée. Tous trois furent internés, d’abord au fort de Romainville, puis au camp de Compiègne, avant d’être déportés en Allemagne. Le père Dimitri Klépinine mourut au camp de Dora, d’une pneumonie, le 9 février 1944, tout comme Georges Skobtsov, qui lui aussi avait été déporté à Dora. Proche collaborateur de mère Marie à «L’Action orthodoxe», Élie Fondaminsky, un intellectuel russe d’origine juive, venu peu à peu à la foi chrétienne, avait été quant à lui arrêté par les nazis dès 1941. Il reçut le baptême alors qu’il était interné au camp de Compiègne (Oise), avant d’être déporté à Auschwitz où il devait périr le 19 novembre 1942. Mère Marie fut gazée.

Le texte en russe du numéro 2 est publié sur le site de Xénia Krivochéine consacré à Mère Marie Skobtsov.

Lien http://bibliophilierusse.blogspirit.com/archive/2011/01/03/qu-on-rende-justice-a-notre-souvenir-apres-la-guerre-cela-s.html

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